Tous les moyens sont bons pour effectuer de petites livraisons dans les maisons d’arrêt. Avant, c’était ce type de colis était envoyé par des projections par-dessus les murs d’enceinte. Mais, cette pratique est devenue trop “visible” pour les livreurs, alors ils ont innové. Le drone était une manière très discrète, avant qu’il ne s’écrase dans les barbelés de la prison. Retour sur ce pilotage de drone très surprenant, qui soulève de nombreuses interrogations quant aux mesures à prendre vis-à-vis de ces petits engins.
Que s’est-il passé à Brest, dans la nuit du 3 au 4 novembre 2022 ?
Pour la première fois, durant cette nuit de novembre, un drone a été découvert par un des gardiens de l’établissement pénitentiaire. Piloté depuis l’extérieur de la prison, le drone lesté s’est sûrement crashé à cause du vent, assez puissant cette soirée-là.
L’appareil acheminait de la résine de cannabis pour un ou plusieurs prisonniers. Ce sont 100 grammes de cette substance qui ont été découverts par le gardien de l’équipe de nuit. C’est une première pour l’établissement de la ville.
Le pilote, âgé de 36 ans, a été retrouvé suite à son acte grâce à la carte mémoire exploitée du drone, commercialisé à près de 1000 euros. Son propriétaire était déjà connu des services du commissariat pour des faits de vol. Il a d’ailleurs reconnu son geste lors de son interpellation, qui a eu lieu le 9 janvier 2023. Cependant, il ne s’est pas exprimé sur le destinataire de ce colis insolite.
Les faits sont confirmés par Fabien Boivent, le directeur de la prison. Il affirme que c’est un moyen de livraison qui se développe de plus en plus.
L’enquête sur ce pilote et cette livraison de substances illicites
Une fois la trouvaille récupérée, la police a mis la main sur l’objet et a lancé une enquête, afin d’identifier l’auteur et son commanditaire. Interpellé à l’un de ses domiciles de Brest début janvier, il a été entendu au commissariat central. Lors de la perquisition du domicile, les policiers n’ont pu mettre la main sur aucun stupéfiant. En revanche, un second drone a été saisi.
L’homme a été remis en liberté le lendemain, mais va prochainement être convoqué devant le tribunal judiciaire, pour différents motifs. Déjà, il pilotait l’engin sans autorisation, et surtout, il a tenté de délivrer de la drogue à un détenu de façon totalement illicite.
D’autres centres pénitentiaires avaient déjà révélé ce genre de faits, mais c’est une première pour la prison brestoise qui suspectait déjà ces livraisons par drone.
Un plan pour protéger les prisons de ces intrusions
En France, un plan d’investissements au déploiement national envisage de déployer des systèmes de brouillage anti-drone dans la majorité des maisons d’arrêts. Certains centres pénitentiaires en disposent déjà. La volonté de ce plan se renforce encore plus depuis la découverte. À Brest, il ne sera sûrement pas installé en 2023, bien que la demande ait été faite.
D’ailleurs, d’autres systèmes de protection sont étudiés. Par exemple, des filets pourraient à l’avenir être posés sur le mur d’enceinte afin de neutraliser les projectiles provenant de l’extérieur. D’ailleurs, des filets métalliques pourraient aussi protéger les cours de promenade dans les prochaines années.